Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Et l’accablante chaleur,
Dans la Seine qui châtoie,
A ses banlieues où poudroie
Le pollen de la couleur.



III


Renoir.


Marie a lavé sa vaisselle,
Elle se dévêt exhalant
Un aigre et tenace relent.
Graisse, cuir, encaustique, aisselle.

Elle place sur les coussins
Ses pieds alourdis, ses bras rèches,
Les fleurs frissonnantes et fraîches
Du ventre large et des gros seins.

Elle se gratte un durillon
Et s’endort sur la brocatelle —
Marie, Eugénie ou Estelle —
Sans savoir qu’en une souillon
Frémit la chair d’une immortelle.