Page:Pellerin - Le Bouquet inutile, 1923.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Aimer ? Qui se leurre ? Aristippe ?
Le professeur d’ocarina
Qui, chaque soir, après sa pipe,
Jouait « C’est dans tes yeux, Lina » ?
Est-ce mademoiselle Angèle
Dont chaque larme se congèle
À la froideur des sentiments ?
Ou la Reine des érasties
Vêtant par galvanoplastie
Les cadavres de ses amants ?

Majestueuse, la nuit tombe
Ainsi qu’à la fin d’un sonnet.
L’adultère chauffe ses lombes
Chez un monsieur qu’elle connaît.
Sur la pellicule argentée,
Déjà, la cohorte excitée
Des cowboys gagés au ciné
Cravache, éperonne, se campe,
Et va jeter devant la lampe
L’ardeur d’un galop obstiné.