Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/395

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ter les victimes du massacre affreux qui se fit dans les Ve et XIIIe arrondissements. J’ai décrit l’encombrement des cadavres autour du Panthéon, près du Collège de France, au théâtre de Cluny, aux Gobelins, etc. Si l’on consulte les témoins oculaires de ces horreurs, en comprendra que ces régions aient pu fournir des milliers de cadavres au cimetière d’Ivry et aux tranchées creusées dans la plaine aux environs. Ajoutez que la longueur de la période pendant laquelle on enterra là semble indiquer qu’on y porta les corps quand on avait cessé d’inhumer partout ailleurs, soit qu’il n’y eût plus de place, soit qu’on voulût éviter à Paris l’odeur pestilentielle des morts.

Le total des chiffres recueillis, pour les divers cimetières de Paris et de la banlieue, donnerait, non pas 5,300 corps environ comme ceux de M. Ducamp, mais plus de 47,000. Je suppose maintenant, pour faire la part très large aux objections, que ces chiffres soient exagérés pour quelques cimetière. Quand on les réduirait au delà de toute vraisemblance, — il resterait encore 13 à 14,000 corps ensevelis dans les vastes fosses communes des divers cimetières. Mais les cimetières n’ont reçu qu’une partie des cadavres. Il reste à voir ce que sont devenus les autres.

    moindre procès-verbal. Dès lors, ce sont, après le combat, après la lutte, de véritables assassinats, et on connaît maintenant assez de ces assassins pour frapper quelques grands exemples.

    » Je vous serre la main.

    « BENJAMIN RASPAIL,
    » Député et conseiller général de la Seine.

    « Cachan (Seine), 20 avril 1880. »