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LXIII

LE COMPTE DES MORTS

(suite)

On sait qu’une fois le combat fini, l’administration fit enlever tous les cadavres restés sur la voie publique ou dans les maisons ; on porta des fourgons pleins de morts à tous les lieux d’ensevelissement. C’est à ce moment que les cimetières reçurent leur plus fort contingent, bien qu’on y eût déjà apporté beaucoup de morts, soit aussitôt après une victoire locale, soit à mesure que les exécutions se faisaient dans quelque abattoir.

Mais ces morts qu’on trouva de tous côtés, quand, à la fin de la semaine, on déblaya Paris reconquis, ou ceux que l’on frappait par centaines dans les abattoirs, furent-ils ensevelis seulement dans les cimetières ? Les journaux du temps nous apprennent que non, et il est facile de comprendre pourquoi. D’abord, depuis longtemps, les cimetières de Paris sont très encombrés ; ensuite, la crainte d’une épidémie a conduit à porter plus de morts possible hors de la ville.

C’est ainsi qu’il y eut un grand nombre de lieux d’ensevelissement que M. Maxime Ducamp passe purement et simplement sous silence. Il est facile de diminuer le chiffre des morts par un procédé aussi simple.

La plupart de ces lieux d’ensevelissement furent hors des fortifications. Je disais, à propos des chiffres de M. Ducamp pour le Père-Lachaise et les environs,