dire plus faux. L’exil et la déportation sont les dernières sources d’information auxquelles on peut songer à puiser pour cette partie de l’histoire. Les insurgés, enfermés dans la partie de Paris encore au pouvoir de la Commune, ou cachés quand ils se trouvaient dans les quartiers occupés par les troupes, savent mal ce qui s’est passé alors.
Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les livres qu’ils ont publiés à l’étranger. Ils se font une idée énorme des exécutions ; mais ils ne fournissent pas de faits. Le plus complet des historiens communalistes, M. Lissagaray, se borne, sauf un seul cas, à ce qu’il trouve dans les journaux de Versailles ; encore n’en a t-il qu’un petit nombre. C’est dans ces journaux, c’est dans la partie de la population restée en dehors de la Commune, c’est dans la mémoire de cent mille témoins de hasard qui n’avaient pas de motif pour se cacher, que cette histoire est éparse, et que j’ai pu en trouver les fragments.
En France, on n’a jamais pu ou jamais voulu dire la vérité sur ces jours sinistres ; mais les journaux étrangers, même les journaux conservateurs, la disaient. Le Times n’est pas suspect : ses colonnes sont pleines des jugements les plus sévères sur la Commune ; on sait l’exactitude de ses informations ; il ne propageait pas de « légendes de l’exil ». Eh bien ! un de ses correspondants qui lui écrit de Versailles, 23 mai, termine la description des traitements infligés aux prisonniers par ces mots :
« Quelle différence, alors, y a-t-il entre les partisans de la Commune et ceux du gouvernement de Versailles ? » (Times du 26 mai 1871).
Une correspondance insérée dans le numéro du 27, dit :
« Le parti de l’ordre dont la couardise fut la princi-