XIV
J’aborde enfin le côté le plus difficile de la question du progrès, le côté de l’art, surtout de l’art plastique. Ici, je l’avoue, j’ai besoin d’appeler à mon secours toute la puissance de la vérité, car j’ai à défendre sa thèse non-seulement contre les adversaires déclarés, mais encore contre les partisans plus ou moins timides du progrès. Plusieurs dans nos rangs mêmes accordent volontiers que l’antiquité a trouvé du premier coup le dernier mot de l’art en toute chose, en architecture comme en sculpture, en musique comme en poésie, et qu’après elle nous pouvons dès à présent tirer l’échelle et renoncer à jamais à monter d’un degré de plus dans l’idéal de la beauté. Ces gens-là, faute d’avoir suffisamment éclairci leur opinion et mis en ordre leur principe, vivent en réalité sur une contradiction et sur une inconséquence. Du moment, en effet, qu’ils admettent