disparut à son tour pour céder la scène à un nouvel acteur sorti de la veille des forêts de la Germanie, et l’Europe centrale, régénérée dans le christianisme, hébreu par sa tradition, grec par sa philosophie, romain par sa discipline, prit à son tour la tête de la colonne.
Je presse le pas parce que j’ai hâte d’arriver. Mais, par cette revue rapide du passé de l’humanité, nous pouvons comprendre et toucher du doigt que chaque peuple initiateur du progrès a eu, en raison même de la nature spéciale de sa constitution climatérique, une œuvre spéciale à exécuter, et que, cette œuvre restreinte une fois accomplie, il devait immobiliser la civilisation à sa propre nature, par conséquent fermer l’ère du progrès ou déposer son rôle d’initiateur, jeter au vent le rameau d’or de la sibylle, et dire : Au tour d’un autre maintenant.
Mais, pour succéder à l’Inde, l’Égypte renonçait-elle aux choses que l’Inde lui avait enseignées ? et pour succéder à l’Égypte, la Phénicie renonçait-elle aux notions que Memphis lui avait apportées ? et pour succéder à la Phénicie, la Grèce renonçait-elle aux découvertes que Tyr lui avait communiquées ? et pour succéder à la Grèce, Rome renonçait-elle aux connaissances qu’Athènes lui avait inspirées ? et pour succéder à la civilisation romaine, la France a-t-elle renoncé aux leçons de cette civilisation ? Non, puisque nous retrouvons aujourd’hui dans le bilan de l’Europe civilisée, œuvre par œuvre, industrie par industrie, l’apport complet de tous les peuples conducteurs à tour de rôle de l’humanité.