Page:Pelletan - Le Monde marche.djvu/46

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Dieu, un des termes du rapport était brisé. L’homme est donc venu pour comprendre la création et la rapporter au Créateur. »

Enfin nous casernons l’homme à perpétuité, selon vous, sur cette terre de passage, et nous le condamnons à y traîner côte à côte avec le vermisseau sa vie d’immortalité. L’homme, reprenez-vous, divinisé, perfectionné indéfiniment, immortalisé ici-bas dans la félicité et dans la vie est un contre-sens à tout ce que nous connaissons.

Je vous demande pardon de sortir ainsi à tout moment des rangs pour répondre en nom propre à chacune de vos objections, mais puisque vous me mettez vous-même en cause, je dois bien, pour ma petite part de responsabilité, décliner hautement la solidarité de l’erreur que vous attribuez par indivis à l’école du progrès.

« Notre destinée, ai-je dit autrefois, est-elle à tout jamais confinée sur un atome ? Non, l’humanité croit et a toujours cru d’une croyance irrésistible à la vie future. Où ? je l’ignore, mais en vertu de la logique, je crois pouvoir affirmer que la vie immortelle aura l’espace infini pour lieu de pèlerinage, car l’éternité et l’immensité sont tellement solidaires, tellement dépendantes l’une de l’autre, qu’à peine nommée l’une appelle l’autre et l’entraîne à sa suite comme une inséparable compagne. »

En vérité, mon illustre maître, j’admire la chance du