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VI

La puissance créatrice immanente dans notre univers a successivement entraîné l’être de l’inertie à la végétation, de la végétation au mouvement, du mouvement à la sensation, de la sensation à l’instinct, ce dernier échelon de l’échelle purement animale. Va-t-elle maintenant rompre tout à coup avec la planète, arrêter sa marche, abdiquer son œuvre, mentir à son début, disparaître de sa création et tomber dans le néant, elle qui a tiré toute chose du repos ?

Loin de là, elle passe dans l’homme, et, réfugiée tout entière dans l’homme désormais, elle l’emporte à sa suite, de toute la vitesse de vie accumulée en elle, dans une nouvelle carrière de progrès. Seulement, comme l’homme est un être à la fois sentant et pensant, elle continue l’évolution dans l’ordre de cette double nature, c’est-à-dire du sentiment et de la pensée.