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la femme en lutte pour ses droits

en s’appliquant à bien faire ce lit, elle augmentait la somme de bien existant dans l’univers.

Arrivons maintenant à l’instruction. Certes, à l’heure actuelle, des progrès ont été réalisés dans l’enseignement des jeunes filles ; mais tel qu’il est, il est encore bien inférieur à l’enseignement des garçons. Les Grecs avaient pour désigner l’instruction, selon qu’elle était destinée aux enfants du sexe masculin ou à ceux du sexe féminin deux mots différents. Pour les enfants mâles on disait δόκεω (j’instruis) et pour les filles φυλαττω (je garde). Ainsi les garçons seuls étaient vraiment les individualités en germe que le pédagogue devait s’efforcer de former et d’orner des connaissances amassées par les générations précédentes ; mais quant aux filles, point n’était besoin de les instruire ; elles ne devaient pas être des personnes, mais des objets, pas des intelligences, mais des sexes ; aussi suffisait-il de les « garder » afin que les entreprises prématurées des mâles ne puissent réussir à leur faire perdre de leur valeur sur le marché matrimonial.

Les Grecs, pensera-t-on, pouvaient envisager la question ainsi, mais depuis eux nous avons fait des progrès. Oh sur ces pro-