Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
la femme en lutte pour ses droits

grès il n’y a pas à se laisser aller à l’enthousiasme. Que sont les « arts d’agrément » de nos pensionnats ; sinon la mise en application du φυλαττειν des Grecs. Garder et rendre agréable autant que possible le futur instrument de plaisir de l’homme.

Sur le pensionnat et le couvent, le lycée de jeunes filles, de création relativement récente, a été un progrès, mais combien timide. Dans les leçons de pédagogie qu’il professait en Sorbonne aux futures professeurs femmes de ces lycées de filles, M. Marion déclarait que l’idée fondamentale de l’enseignement secondaire féminin, idée directrice que ne devaient jamais perdre de vue les maîtresses, c’était qu’il ne menait à rien. — Je sais, continuait-il, que certaines de nos élèves, à la fin de leurs études, entrent à la faculté. Nous ne les en blâmons pas, certes, mais nous n’avons pas à les y suivre.

Alors qu’au lycée de garçons la philosophie comporte l’exposé de ce que les plus grands des hommes ont pensé de nos origines, de nos fins, de nos rapports avec autrui ; la philosophie des lycées de filles se réduit à une morale étroite et dogmatique. Aux hommes les vues larges, les conceptions profondes qui feront que plus tard en nietzschéens, ils