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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/118

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mon voyage aventureux

rection de l’État, et les sciences abstraites recouvreront leurs droits. On reconnaîtra que sans elles il n’y a pas de civilisation.

On m’annonce que Souvarine, le délégué de la France au Comité Exécutif, est arrivé à Moscou et qu’il demeure dans l’hôtel, à la chambre 14. Je laisse passer plusieurs jours sans l’aller voir ; il est relativement nouveau dans le Parti et ne me connaît pas. Enfin, je finis par me décider. Quoi, fait-il, vous ne pouvez rien voir, pas de communications, mais demandez une auto. Si vous ne demandez rien, vous n’aurez rien. Les bureaucrates, vous savez, il faut les eng…, sans cela ils ne bougent pas. Où habitez-vous ?

— Tout en haut, chambre 331.

— Est-ce possible ? mais il fallait exiger une bonne chambre. Attendez, je vais m’occuper de vous.

Grâce à Souvarine, je descends au deuxième étage. J’ai une grande chambre qui présente l’avantage de posséder le téléphone, comme tout logement qui se respecte à Moscou. Malheureusement il ne me sert pas beaucoup ; j’y estropie la langue russe et les demoiselles de Gutenberg de là-bas m’envoient régulièrement promener.

Il n’y a pas encore deux heures que je suis entrée en jouissance (style des propriétaires parisiens) de ma nouvelle chambre, que deux hommes