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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/127

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en russie communiste

affluence ; le professeur est un journaliste en renom de Moscou. Un élève fait la critique d’un journal de province, il parle avec assurance. L’article politique, dit-il, est trop savant, les lecteurs de la feuille, des ouvriers et des paysans, ne le comprendront pas. Les nouvelles de l’étranger aussi, dit-il, sont mal présentées : l’auteur semble croire que ses lecteurs connaissent la politique extérieure, alors qu’il n’en est rien. Cet élève d’élite a déjà la compétence d’un professionnel, il n’y a que six mois qu’il suit les cours.

Il y a aussi près de l’Université Sverlof, une université orientale que je n’ai pas eu le temps de voir. J’ai causé avec un des professeurs. Il n’est pas très content, il y a parmi ses élèves pas mal de paresseux ; on a dû les frapper de peines sévères. Celui qui manque le cours plusieurs fois sans raison valable est rayé de l’Université. On l’envoie travailler à la construction des voies ferrées, il devient un travailleur manuel.

J’ai rencontré, par hasard, un résultat frappant de cet effort des communistes, pour la culture prolétarienne. Un soir je m’en fus reposer ma fatigue et distraire mon ennui dans une pâtisserie de la Tverskaïa. Bien originale cette pâtisserie ; aux vitrines on voit à la place des gâteaux des peintures cubistes. Au fond de la boutique, une exposition de chansons révolutionnaires. La boutique n’est pas mal tenue ; il y a des tables élé-