Aller au contenu

Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
mon voyage aventureux

le très grand nombre des femmes sont habillées sans recherche. Mme Lénine elle-même, que j’ai vue dans une réunion, est vêtue d’une robe noire très usagée, alors que, si elle le voulait, ses toilettes pourraient égaler celles de nos plus riches bourgeoises.

Les femmes ont une grande liberté d’allures ; on sent qu’elles ont acquis droit de cité ; Paris ne fait que tolérer les femmes ; Constantinople les enferme.

Les jeunes fument la cigarette sans se gêner. J’en ai vu s’approcher d’un homme pour lui demander du feu ; l’homme rendait le petit service et passait ; il ne paraissait pas soupçonner une proposition d’un autre genre.

Pas de suiveurs ; une jeune fille peut s’asseoir sur un banc ; attendre debout sur un trottoir à n’importe quelle heure ; personne ne lui dit rien.

Dans les bureaux, les administrations on voit un très grand nombre de femmes. Beaucoup de commissaires du peuple ont des femmes pour secrétaires. Elles savent les secrets d’État et les gardent avec la même discrétion que pourraient le faire des hommes.

La seule chose qui choque, est que toutes ces femmes sont jeunes ; et on se demande si elles ne doivent pas leur situation à leur sexe plutôt qu’à leur simple droit d’êtres humains.

La Section Féminine du Parti Communiste est