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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/153

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en russie communiste

une très grande organisation. Les soldats rouges qui gardent, baïonnette au canon, l’entrée des réunions, montrent son caractère officiel. Du haut en bas de l’édifice où se tient le siège social, c’est un va-et-vient continuel de femmes ; on entend de tous les côtés le bruit des machines à écrire. D’anciennes paysannes, d’anciennes ouvrières sont aujourd’hui des organisatrices intelligentes et actives. Leur visage encore fruste est comme illuminé de la lumière nouvelle.

Tout un système de groupes et de chefs hiérarchisés permet à la propagande communiste d’aller toucher jusqu’à l’humble paysanne presque illettrée. Le dernier discours de Lénine ou de Trotsky élagué, simplifié, est mis à la portée des intelligences rudimentaires. Les réunions ressemblent plutôt à des classes qu’à nos assemblées politiques. Nulle interruption ; l’oratrice parle dans un silence absolu ; beaucoup d’auditrices prennent des notes.

Dans une revue militaire j’ai pu voir environ deux cents femmes soldats d’infanterie, qui portaient le fusil. Je ne les aurais pas reconnues, sans un camarade qui me fit remarquer leurs pieds ; elles portaient des chaussures féminines. Certaines, sous la capote militaire, gardent la jupe, dernier reste des préjugés ancestraux.

il y avait aussi des femmes médecins-majors, des brancardières et des infirmières.