Aller au contenu

Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
mon voyage aventureux

être vrai, très certainement, en général ; mais, étant donné que les femmes militent depuis fort longtemps dans les partis socialistes russes, il est vraiment étrange qu’il y en ait aussi peu qui soient capables de participer à la direction de la Révolution.

La création d’organisations féminines spéciales, à l’instar du parti allemand, a répondu à une nécessité. Néanmoins, elle a pour effet d’isoler les femmes et de les mettre à part de la grande politique.

À toutes les réunions féminines auxquelles j’ai assisté, il n’était question que de l’organisation de colonies d’enfants. La situation l’exigeait, il s’agissait de sauver de la mort les enfants des régions de la Volga. Néanmoins, dans les réunions d’hommes on s’occupait de sujets beaucoup plus généraux, ce qui fait que les réunions féminines perdaient en intérêt ; elles ressemblaient un peu aux œuvres de bienfaisance dans lesquelles nos confessions religieuses groupent les femmes.

Une camarade venue à Paris, animée par le sentiment de rivalité féminine, a raconté, paraît-il, que j’avais une fois quitté la séance du Comité des femmes pour aller dîner ; le dîner de l’hôtel Luxe !

À la vérité, le dîner m’attirait assez peu ; mais je baillais à me décrocher la mâchoire dans ce Comité où depuis deux heures je n’entendais par-