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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/171

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en russie communiste

héroïnes obscures qui, si elles étaient plus nombreuses, assureraient le succès du communisme. Notre auto file avec rapidité, nous traversons des villages et sur notre passage les paysannes, prises d’une peur tout à fait comique, se sauvent dans leurs maisons.

Les villages ne semblent pas misérables. Nous sommes dans la province de Moscou et la récolte, surtout la récolte des pommes de terre, a été très abondante. Les maisons sont uniformément faites de troncs d’arbre disposés en travers ; elles ont de nombreuses petites fenêtres d’un effet gracieux. Tout le monde est sordidement habillé et pieds nus.

Bientôt il faut s’arrêter dans les villages ; le chauffeur ne sait pas le chemin et doit demander. Les paysans, la première impression passée sortent, et les enfants plus hardis, s’accrochent à notre voiture. On donne à l’un la permission de monter pour nous montrer le chemin ; il nous guide pendant deux ou trois kilomètres.

Les routes sont fort belles, je l’ai dit, malheureusement il n’y en a pas beaucoup ; mais cela n’embarrasse pas notre chauffeur, qui engage l’auto à travers champs. Nous sommes effroyablement cahotées, mais j’ai déjà fait mon apprentissage sur les pavés de Moscou et je ne m’en fais pas… nitchévo !

Après bien des détours nous arrivons enfin au