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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/173

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en russie communiste

était dirigé par un Soviet composé des professeurs, des habitants du village et même de quelques élèves. Cela marchait très mal, les paysans intriguaient, on montait la tête aux enfants contre les professeurs qui ne plaisaient pas : la zizanie était en permanence.

Le Gouvernement a dissout le Soviet et nommé un directeur responsable ; depuis ce temps, la colonie prospère.

Une partie des nonnes, elles sont deux cents, s’occupent des enfants. Elles leur apprennent à coudre, à fabriquer ces bottes de feutre que les Russes portent en hiver.

J’ai vu un enfant de dix ans qui est déjà un bon petit cordonnier. Il montre avec fierté la paire de bottes qu’il vient de terminer.

Je ne suis pas enchantée. Je préférerais voir cette colonie d’enfants pauvres sous les aspects d’un brillant lycée. Si on a fait la Révolution, n’est-ce pas pour mettre les pauvres au niveau des riches ? J’apprends aussi que les enfants travaillent aux champs, et cela ne me plaît pas beaucoup non plus, surtout quand je vois que les salles de classe ne sont pas encore organisées ; il est vrai que nous sommes dans la période des vacances.

Il y a une grande salle avec une scène. On apprend aux enfants à jouer la comédie : c’est plus intellectuel.