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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/96

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mon voyage aventureux

lit du mien, afin que je puisse profiter de sa couverture ; j’accepte avec empressement.

Les Italiens et les compagnons de la jeune fille sont dans la chambre en face. J’y vais le lendemain, et je me rassure un peu en voyant que le « conducteur » a couché là.

Il va nous emmener au « Comité Exécutif » ; mais il n’emmènera pas tout le monde. J’ai déjà peur d’être évincée, parce que les Italiens tiennent à m’imposer le nom de Capoutchévitch. Mais le « conducteur » sait que je ne suis pas la mère de ces hommes, il déclare que j’irai au « Comité ».

Après une très longue marche, avec beaucoup de détours (le conducteur semble mal connaître la ville), nous arrivons à un palais superbement meublé : vitraux, tableaux, œuvres d’art, meubles de prix, fauteuils et canapés luxueux. C’est le palais de l’ambassadeur d’Allemagne.

Mais personne n’est encore arrivé ; seules deux vieilles dames assises à un bureau, semblent reviser une liste. L’une a des cheveux courts tout blancs.

J’expose mon cas ; les dames parlent français.

— Oh ! si vous êtes aux « Émigrants » restez-y, fait l’une d’elle ; il n’y a pas de place à Moscou.

— Mais je suis venue pour étudier la Révolution ; il faut que je voie des camarades, dans cet endroit je ne puis rien apprendre.

Elles ne répondent pas.