Page:Pelletier - Oeuvres diverses.pdf/46

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des jeunes gens, quelque effort que fassent leurs parents, ne peuvent jamais y parvenir.

Bien entendu, cette sélection ne devrait pas avoir l’argent pour base. Dans notre société ploutocratique, le génie misérable est étouffé dans l’œuf et l’on bisse jusqu’au sommet de la hiérarchie scientifique la médiocrité opulente. Le résultat, c’est le déclin des sciences que M. Lechatelier déplore dans un article récent.

Il n’est pas vrai que le génie soit favorisé par les obstacles : on connaît que les génies qui ont triomphé. Maïs si l’étouffement systématique parvient à, empêcher le développement des intelligences supérieures, par contre, les plus grands honneurs ne donnent pas un esprit original à qui n’en a pas. C’est avec raison que Lénine a appela la, société présente « l’anarchie capitaliste » ; la quantité de force perdue est énorme dans ce système absurde qui donne à l’argent la place de l’intelligence.

La querelle des anciens et des modernes du xvii e siècle s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Ce sont les modernes qui l’ont emporté ; les études latines et, grecques ont beaucoup moins d’ampleur qu’autrefois et malgré tout ce qu’on n pu dire de futilité du latin pour La formation du style, i! y a lieu d’en être satisfait.

Il faut songer que jusqu’au seuil du xixe siècle le latin était une langue internationale. La plupart, des ouvrages de science et de philosophie étaient écrits dans cette langue, il fallait donc la connaître pour pouvoir travailler. Ce n’était pas un mal, car, avec la langue maternelle et le latin, tous les ouvrages étaient, accessibles ; en outre, on pouvait à l’étranger, commun louer avec les personnes instruites, tandis qu’aujourd’hui la différence des langues met des barrières entre les savants de pays différents. Mais révolution se fait dans le sens de la généralisation de la culture. Los savants, les philosophes préfèrent, être accessibles à tout le monde plutôt qu’à un public restreint de lettrés.