pas le divorce ; elle séparait les époux, mais ils ne pouvaient contracter un nouveau mariage. Ainsi l’on était, dit Voltaire, à la fois marié et comme veuf ; on se trouvait contraint de chercher dans l’adultère les affections ou les plaisirs que le mariage vous refusait[1].
À l’égard du sacrilège, il rappelle plus d’une fois l’histoire de Claude Guillon : pressé par la faim, ce malheureux avait, un jour maigre, mangé d’un cheval qui venait d’être tué dans une prairie voisine ; les juges le condamnèrent à mort, et le bourreau lui trancha bel et bien la tête[2]. Ce qui indigne surtout Voltaire dans les lois sur le sacrilège, c’est la gravité de la peine ; car, chez presque tous les peuples catholiques, le vol d’un ciboire ou d’un calice est puni de mort[3]. Pourtant il s’attache à distinguer avec précision la culpabilité civile de la culpabilité religieuse, et il veut que l’une relève des tribunaux humains, mais qu’on s’en remette, pour l’autre, à la justice divine[4].
Même prédominance de l’Église touchant les fêtes et les jeûnes. Il se plaint, sur le premier point, que tant de jours soient consacrés à la paresse, ou, le plus souvent, à la débauche, que le travail national dépende du sacerdoce, et non de la grande police[5] ; et, sur le second, il plaide la cause du paysan, que la loi civile, mise au service de la loi religieuse, empêche de
- ↑ Dict. phil., Adultère, XXVI, 104 sqq. ; le Prix de la Justice et de l’Humanité, L, 301, 302.
- ↑ Cf. par exemple le Commentaire des Délits et des Peines, XLII, 448.
- ↑ Le Prix de la Justice et de l’Humanité, L, 258, 259.
- ↑ Commentaire des Délits et des Peines, XLII, 434.
- ↑ Requête aux Magistrats, XLVI, 433.