Aller au contenu

Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ii
fernand pelloutier

tique et de journalisme. Quoiqu’issu d’une famille légitimiste et ultra-cléricale, il embrassa de bonne heures les idées libérales, collabora pendant de longues années au Phare de la Loire, s’affilia aux ventes des carbonari, à d’autres organisations secrètes, fil partie de la Société des Droits de l’homme avec Godefroy Cavaignac, Félix Avril, Astruc, et offrit, en 1835, la rédaction en chef de l’Alliance libérale, journal qui du reste ne devait jamais paraître, à Auguste Blanqui. L’offre lui en fut faite par l’intermédiaire de Philippon, qui dirigeait le Réformateur, et de François-Vincent Raspail, amis tous les deux de Léonce Pelloutier. En 1870, toujours sur la brèche, il fonda à Niort le Progrès des Deux-Sèvres et de la Vendée, où, chose curieuse, on put lire des articles signés Jules Guesde. Le vieux démocrate libéral mourut en 1879 et fut enterré civilement, au grand scandale de la très cléricale population nantaise.

Un des frères de Léonce, Ulrich Pelloutier, fut par contre royaliste ardent et militant. Entièrement dévoué à Charles x, il fut créé par lui baron de Boisrichard. Il prit une part active à l’insurrection de 1832, fut arrêté comme agent de la duchesse de Berry, au château de Launay, près Châteaubriand, en compagnie d’un coreligionnaire du nom de Clémenceau, parent, si je ne me trompe, du célèbre homme politique actuel. Au sujet de cette arrestation, il existe des lettres curieuses du préfet de la Loire-Inférieure et du commissaire central de Nantes de cette époque, ainsi