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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/22

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xi
fernand pelloutier

au nom des 41 Bourses du Travail fédérées et dans lequel il dit :

« Volontairement confinées jusqu’à ce jour dans le rôle d’organisatrices du prolétariat, les Bourses du Travail de France entrent désormais dans la lutte économique, et à cette date du 1er mai, choisie depuis quelques années par le socialisme international pour formuler les volontés de la classe ouvrière, viennent exposer ce qu’elles pensent et le but qu’elles poursuivent.

« Convaincues qu’au mal social les institutions ont plus de part que les hommes, parce que ces institutions, en conservant et accumulant les fautes des générations, font les hommes vivants prisonniers des fautes de leurs prédécesseurs, les Bourses du Travail déclarent la guerre à tout ce qui constitue, soutient et fortifie l’organisme social. Confidentes des souffrances et des plaintes du prolétariat, elles savent que le travailleur aspire, non pas à prendre la place de la bourgeoisie, à créer un État « ouvrier », mais à égalise les conditions, et à donner à chaque être la satisfaction qu’exigent ses besoins. Aussi méditent-elles, avec tous les socialistes, de substituer à la propriété individuelle et à son effroyable cortège de misère et d’iniquités, la vie libre sur la terre libre !

« Dans ce but, et sachant que la virilité de l’homme se proportionne à la somme de son bien-être, elles s’associent à toutes les revendications susceptibles, — en améliorant, si peu que ce soit, la condition immédiate du prolétariat, — de le libérer des soucis démo-