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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/21

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fernand pelloutier

posé. Pendant que certains individus prenaient la Verrerie ouvrière d’Albi comme tremplin et la faisaient servir à leurs petites ambitions, Pelloutier, dans ses modestes fonctions de secrétaire, grâce à ses qualités d’administrateur, parvint à édifier l’usine ouvrière. Et dans cette mare à purin que fut le comité d’action de la Verrerie ouvrière, où tant d’exploiteurs du socialisme se compromirent irrémédiablement, il sut rester propre, et la boue dont voulurent le salir de malhonnêtes adversaires ne parvint jamais qu’à les salir un peu plus eux-mêmes. Il fut l’un des rares qui en sortirent les mains nettes et la tête haute[1]. »

Au mois de juin 1895, Pelloutier fut délégué au Congrès de Nîmes où il fit, sur la Fédération des Bourses, deux rapports importants, qui furent très discutés, l’un surtout où il défendit cette idée qu’il est nécessaire, pour que la Révolution triomphe, que les forces ouvrières soient temporairement groupées en un faisceau compact et discipliné. Malgré cette concentration des forces quelque peu autoritaire, il n’en affirmait pas moins très résolument, comme toujours, les théories libertaires. C’est cette même idée qui se retrouve dans le manifeste qu’il lança, le ier mai 1896,

  1. Il n’est pas inutile de rappeler ici que ce fut Pelloutier qui, en sa qualité de secrétaire du Comité d’action de la Verrerie ouvrière, prit énergiquement la défense de quatre ouvriers, congédiés pour s’être élevés contre le règlement par trop draconien de l’usine.