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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/63

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préface

de montrer aux soldats ce que valent les forces de l’enseignement civique. Lorsque les travailleurs ont appris à voir et qu’ils ont reconnu ce qui se cache de bassesses, souvent de saletés, derrière des masques jusqu’alors vénérés, le service militaire cesse d’être une école de docilité, pour se transformer en école de révolte ; et il se produit une révolte contre tout l’ensemble des classes dirigeantes. Rien ne peut avoir plus d’influence sur la propagande du socialisme que cette éducation du soldat dans les Bourses : les révolutionnaires trouveront là un large champ pour exercer leur initiative.

Quel que soit, d’ailleurs, le genre d’activité que l’on considère, on se rendra rapidement compte que, dans presque toutes nos villes, les Bourses peuvent devenir facilement des administrations de la Commune ouvrière en formation, et diriger [1] « l’œuvre d’éducation morale, administrative et technique, nécessaire pour rendre viable une société d’hommes libres ».

G. Sorel.
Décembre 1901.
  1. F. Pelloutier, Le Congrès général du parti socialiste, p. viii.