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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/69

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histoire des bourses du travail

Philadelphie, les conseillers prud’hommes, les syndics des corporations, etc., un comité d’initiative fut chargé d’organiser le congrès et d’en établir l’ordre du jour.

Ce comité se composait de la citoyenne André, de Chabert, A. Corsin, Delion, Deville, Eliézer, Gauttard, Guérin, Guillon, Vernet. Le programme du congrès comportait huit questions : le travail des femmes ; les chambres syndicales ; les conseils de prud’hommes ; l’apprentissage et l’enseignement professionnel ; la représentation directe du prolétariat au Parlement ; les associations coopératives ; les caisses de retraite ; l’association agricole et l’utilité des rapports entre les travailleurs agricoles et les travailleurs industriels.

Le congrès fut ouvert le 2 octobre 1876 à la salle des Écoles, rue d’Arras. Parmi les délégués nous remarquons les citoyens Chausse, Chabert (alors mutuelliste), Isidore Finance, V. Delahaye, Masquin, Simon Soëns, Barberet, Narcisse Paillot, Aimé Lavy, Feltesse (qui ne fut pas admis à prendre la parole, à cause de sa nationalité). La majorité du congrès était composée de coopérateurs et de mutuellistes. Cependant on remarqua quelques collectivistes (étatistes et anarchistes), qui n’hésitèrent pas à exposer leurs théories, et des protestations très vives furent formulées contre la présence du citoyen Barberet.

Au reste, le rapport présenté à la séance d’ouverture par le comité d’initiative indique nettement quel était l’esprit du congrès. « Ce que nous voulons, dit ce rapport, c’est faire que l’ouvrier laborieux ne manque jamais d’ouvrage, c’est que le prix du travail soit véritablement rémunérateur, c’est que l’ouvrier ait le moyen de s’assurer contre le chômage, la maladie et la vieillesse… Nous avons voulu également, avec le congrès, montrer à nos gouvernants, à nos classes dirigeantes qui se disputent et se battent pour s’emparer du gouvernement et s’y maintenir, qu’il y a dans le pays une fraction énorme de la population qui souffre, qui a besoin de réformes, et dont on ne s’occupe pas assez.

« Nous avons voulu que le congrès fût exclusivement ouvrier, et chacun a compris de suite nos raisons. Il ne