Page:Pensées de Gustave Flaubert 1915.djvu/86

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Les sciences psychologiques resteront où elles gisent, c’est-à-dire dans les ténèbres et la folie, tant qu’elles n’auront pas une nomenclature exacte et qu’il sera permis d’employer la même expression pour signifier les idées les plus diverses.

Les grandes natures, qui sont les bonnes, sont avant tout prodigues et n’y regardent pas de si près à se dépenser. Il faut rire et pleurer, aimer, travailler, jouir et souffrir, enfin vibrer autant que possible dans toute son étendue. Voilà, je crois, le vrai humain.

Bien que je sois dans le troupeau de ses petits-fils, cet homme (J.-J. Rousseau) me déplaît. Je crois qu’il a eu une influence funeste ? C’est le générateur de la démocratie envieuse et tyrannique. Les brumes de sa mélancolie ont obscurci dans les cerveaux français l’idée du droit.

Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.