ce soit au-dessous de ta dignité. Les autres ont leur propre raison qui les conduit, et ils obéissent à leur impulsion propre ; ne regarde donc pas à autrui ; mais suis tout droit ton chemin, en te conformant tout ensemble à ta nature particulière et à la nature commune ; car pour toutes les deux, il n’y a qu’une seule et même voie[1].
IV
Je marche dans les sentiers que me trace la nature[2], jusqu’à ce que je me repose en tombant[3], exhalant mon dernier souffle dans cet élément où je puise à chaque instant le souffle de ma vie, tombant sur cette terre[4] d’où mon père a tiré le germe de mon être, d’où ma mère a tiré son sang, d’où ma nourrice a tiré son lait ; sur cette terre, dont moi-même, depuis tant d’années, je me nourris et m’abreuve chaque jour ; sur cette terre, qui me porte, quand je la parcours et que j’en abuse de tant de façons.
- ↑ Qu’une seule et même voie. C’est l’idée du bien dans toute sa généralité ; l’individu peut la réaliser en lui, ainsi qu’elle est déjà réalisée dans le monde.
- ↑ Les sentiers que me trace la nature. En d’autres termes, Dieu.
- ↑ Je me repose en tombant. Cette expression n’implique ni n’exclut la croyance à une autre vie.
- ↑ En tombant… tombant sur cette terre. La répétition est dans le texte.
souvent qu’une faiblesse.