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LIVRE VI, § LII.
désirer rien d’impossible. Que voulais-tu donc en effet ? Rien que de former en toi ce même désir[1] ; or, tu as atteint ce but ; et ainsi le résultat que nous poursuivions est obtenu.
LI
Quand on aime la gloire, on fait consister son propre bien dans l’acte d’autrui[2] ; quand on aime son plaisir, on place son bien dans sa satisfaction propre ; mais, si l’on est vraiment intelligent, on ne place jamais son bien que dans l’acte qu’on accomplit soi-même
LII
Il m’est possible de m’abstenir de tout jugement[3] sur une chose, et de faire qu’elle ne trouble
- ↑ Ce même désir. De ne jamais vouloir l’impossible et de se résigner, en face d’obstacles insurmontables. Voir plus haut, liv. V, § 20, une réflexion presque semblable.
- ↑ Dans l’acte d’autrui. La gloire résulte de l’approbation plus ou moins fondée des autres hommes ; et, en ce sens, celui qui recherche la gloire dépend nécessairement de ceux qui la lui donnent par leurs louanges.
- ↑ M’abstenir de tout jugement. C’est une des grandes maximes du Stoïcisme. La suspension du jugement est chose fort difficile, à cause de la connexion si étroite de la sensibilité et de l’intelligence. La sensation violente le plus souvent notre
des plus forts et des plus exercés.