Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
LIVRE VIII, § LVI.
LV
Considéré d’une façon générale[1], le vice ne peut pas nuire au monde ; considéré dans un individu séparé, il ne nuit pas à autrui[2] ; mais il est exclusivement nuisible à l’être même, qui d’ailleurs a la possibilité d’en être délivré, pourvu que d’abord ce soit lui qui le veuille.
LVI
Pour tout ce qui regarde ma volonté personnelle[3], la volonté de mon voisin m’est aussi parfaitement indifférente et étrangère que sa respiration ou son corps. Sans doute, nous sommes faits les uns pour les autres autant que possible ; mais la raison qui nous conduit n’en a pas moins
- ↑ D’une façon générale. C’est-à-dire, dans l’ordre universel des choses. Il est certain que le mal doit y avoir sa place, puisque Dieu l’a permis. Seulement, notre faible intelligence ne comprend pas assez les desseins de Dieu.
- ↑ Il ne nuit pas à autrui. Au point de vue moral ; car il peut y nuire par une foule de conséquences. Mon vice ne corrompt que moi ; et mes semblables ne le subissent pas comme moi. Voir le paragraphe suivant, où la pensée se continue et se développe.
- ↑ Ce qui regarde ma volonté personnelle. Suite du paragraphe précédent.
- ↑ Dieu ne l’a pas voulu. Et nous devons l’en remercier ; car, sans cette distinction, nous ne serions plus des personnes, et l’individu moral n’existerait pas.