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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

ni avec le désir qu’on te plaigne ou qu’on t’admire, mais soutenu par cette seule volonté de toujours agir ou de suspendre ton activité, de la manière que le veut la raison dans l’intérêt de la cité dont tu fais partie.

XIII

Aujourd’hui, je suis sorti de tous mes embarras ; ou, pour mieux dire, j’ai mis tous mes embarras de côté ; car ils n’étaient pas au dehors ; ils étaient tout intérieurs, c’est-à-dire dans les idées que je m’en faisais[1].

XIV

Toutes choses deviennent familières par l’expérience qu’on en acquiert ; le temps qu’elles subsistent n’est que d’un jour ; leur matière n’est que souillure. À cette heure, tout est absolument[2]

    vilége glorieux qu’il ne partage avec aucun autre être. Il peut régler son activité comme il lui convient.

  1. Dans les idées que je m’en faisais. Voir plus haut, liv. VIII, § 49.
  2. Tout est absolument ce qu’il était. Il y aurait exagération à prendre cette pensée dans toute sa rigueur. Les choses ne sont pas aussi uniformes que le dit Marc-Aurèle ; et bien