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LIVRE III, § X.
IX
Respecte en toi-même la force qui te permet de bien comprendre les choses ; car tout est là, afin que jamais en toi l’entendement ne vienne à être en contradiction avec la nature, qui est ton souverain guide[1], et avec le développement régulier de l’être doué de raison. Or la nature te recommande la circonspection la plus attentive[2], l’amour des hommes, et la soumission aux Dieux[3].
X
Ainsi donc, jette de côté tout le reste, et ne t’attache solidement qu’à ces quelques points. Souviens-toi toujours aussi que le seul temps qu’on vive[4] est uniquement le présent, c’est-à-
- ↑ La nature, qui est ton souverain guide. En d’autres termes, c’est la Providence, qui éclaire l’homme par la raison et qui le guide.
- ↑ La circonspection la plus attentive. C’est la vigilance constante sur soi-même et la connaissance de ce qu’on est.
- ↑ La soumission aux Dieux. La sagesse chrétienne ne pourrait pas mieux dire. Sénèque a dit aussi : « C’est la nature, dis-tu, qui me donne tous ces biens. Ne vois-tu pas qu’en parlant ainsi tu ne fais que changer le nom de Dieu ? La nature est-elle autre chose que Dieu et la raison divine, incorporée au monde entier et à chacune de ses parties ? » Des Bienfaits, liv. IV, ch. VII.
- ↑ Le seul temps qu’on vive. Voir plus haut, liv. II, §§ 14