Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Couat.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur l’habit, la maison, la renommée, sur tout ce qui n’est qu’enveloppe et mise en scène, sera toujours préoccupé.

3

Tu es composé de trois parties : le corps, le souffle, la raison. Les deux premières ne t’appartiennent qu’en ce sens qu’il faut t’en occuper ; la troisième seule est véritablement tienne. Écarte donc de toi-même, je veux dire de ta pensée, tout ce que font ou disent les autres, tout ce que tu as fait ou dit toi-même, tout ce que tu redoutes pour l’avenir, tout ce qui te vient du corps qui t’enveloppe ou du souffle que la nature t’a donné avec le reste, mais non de ton libre arbitre, tout ce que roule le tourbillon extérieur qui t’environne, afin que ta force intelligente, détachée de la fatalité, pure et libre,


qui n’a pas les yeux fixés sur la chair qui l’entoure... sera-t-il toujours préoccupé?») diffère peu de celui que donne la correction de Morus. Il est vrai qu’on admettra difficilement, dans ce cas, l’omission de la négation devant le second participe (o...

Api»v, r,noû ye... Oe<Û|ievo;, au lieu de |at) Omô|ieto;), et qu’on pourra aussi s’étonner que le verbe àa^oXr,aeTai, étant interrogatif, ne soit pas précédé de la particule H^ti.]

i. [Couat: « sur tout cet appareil extérieur de la vie. » — Les deux mots nepiëoX*)v xai sxr,vr,v résument très nettement I’énumération qui précède: le sens de 0Xr)vr,v ne peut nous arrêter, et la conjecture de Coraï, axïu^v, parait inutile.]

2. [Couat: « l’esprit. » — Cf. supra V, 33, note finale, et, à l’Appendice, la i" note de la pensée III, 16.J

3. [Cf. supra III, 4, note 8.]

U- [En vertu de la « sympathie» naturelle du corps et de l’âme. Cf. supra V, 26, k’ note.]

5. [Couat: «ou du souffle qui est né avec lui.» — Nous avons vu (supra V, 33, note finale) que, pour certains Stoïciens, les mots irveû|ia au|içue; désignaient l’âme: il est certain que tû swuaT1 (le corps) est le régime sous-entendu de cette expression. Quand d’autres Stoïciens, distinguant déjà sans doute l’âme animale de l’âme vivante, ont reconnu en nous (ibid.), outre le corps, un Nveû|aoi au|içus; et une ivadu|ii’aai;, U n’est pas sûr que, dans leur pensée, le régime de mi|içuè; n’ait pas changé: pourquoi ne serait-ce pas aussi bien àvaOu|iiâaei que au>|iaTi? Ici, il me semble plus naturel d’attribuer à aû|içuTov le même complément qu’au participe voisin qui qualifie au>|ioc«ovi : aoi, c’est-à-dire « la raison ». En tout cas, il est incontestable qu’ici le souffle est nettement opposé au principe dirigeant, et que MarcAurèle lui attribue, comme au corps, certaines sensations. Ce n’est pas pour nous une nouveauté. Cf. supra IV, 3, 5’ note.]

6. [Couat: «mais qui ne dépend pas de toi. »— Ces mots traduisent exactement ceux qui achèvent, dans Marc-Aurèle, l’article V, 33, que je viens de rappeler: |it|îs èm aoi. A vrai dire, la différence de sens qui peut séparer cette expression du mot que nous rencontrons ici, àkpoai’peToi, est imperceptible. Pour l’interprétation de ce dernier, je me suis conformé à la traduction que M. Couat lui-même a donnée (supra VIII, 56) de npoaipeTixov.]

7. [Couat: «ta puissance spirituelle. » —J’ai préféré la traduction que M. Couat lui-même donne ailleurs des mêmes mots grecs (VIII, 54), et qu’à la revision de son manuscrit il eût sans doute reprise ici. Sur le sens de Sùva|li;, — force de la nature ou faculté de l’âme, — cf. supra X, 26, note finale.]