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des valeurs pour près de 40 000 francs. Il avait utilement employé ses dix mois de séjour en Belgique.

À Termonde, on espérait qu’il reviendrait faire ses adieux. Les lignes suivantes furent une déception :

« Chers frères et sœurs. Contre mon attente, on vient de nous avertir que le moment du départ est arrivé. Vous m’excuserez de ne vous avoir pas prévenus plus tôt. Quand à retourner à Termonde, c’était impossible : le temps me faisait défaut. Vous prierez pour moi pendant mon voyage. Je ne tarderai pas à vous écrire. Mille baisers au petit Charles.[1] Soignez-le bien : il fera l’ornement de la famille. Ayez bon courage ; quant à moi, je n’en manque pas ».[2]

Quelques regrets que lui laissât ce départ précipité, il est permis de penser qu’au fond le P. De Smet se félicitait d’avoir pu ainsi échapper à une douloureuse scène de séparation.

Le 1er novembre, le brick Agenoria quittait le port d’Anvers, emportant les missionnaires. « Nous nous sommes embarqués, écrivaient-ils, sous la protection de la cour céleste, et spécialement sous les auspices de la Mère de Dieu. Sous son aile tutélaire, ni les vagues ni les orages ne nous feront trembler ».[3]

Il leur fallait cette assurance pour braver l’épreuve qui les attendait. Six jours plus tard, retenu à Deal, sur la côte d’Angleterre, le P. De Smet adressait à sa famille la lettre suivante :

  1. Charles De Smet, alors âgé de quatre ans, fils de François De Smet et neveu du missionnaire.
  2. Anvers, 30 oct. 1834.
  3. À M.De Nef. — En rade de Flessingue, 3 nov. 1834.