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Page:Pere De Smet.djvu/104

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Trois jours après, il est à Londres. Il y rencontre l’abbé Jean Nerinckx, le frère du missionnaire.[1] « Le digne prêtre, dit-il, m’a procuré un bon logement et un bon médecin. Il ne me quitte presque pas… Le médecin me dit que je ne puis songer à retourner en Amérique, qu’il y irait de ma vie. Il m’a mis à un régime sévère, me promettant toutefois que, dans huit ou dix jours, je serai en état de me mettre en route pour la Belgique.

» Mes peines d’esprit égalent les douleurs de mon corps. Depuis qu’on a été obligé de me porter à terre, jusqu’au moment où j’ai rencontré M. Nerinckx, j’ai été dans une désolation et un découragement complets. Ce bon vieillard, par les soins qu’il me prodigue, me donne des consolations que je n’oublierai de ma vie ».[2]

À mesure que les forces lui reviennent, le P. De Smet souffre plus vivement de se voir retenu en Europe : « Si les médecins, nos Pères de Londres, chez qui je loge actuellement, ainsi que M. Nerinckx, ne s’y opposaient, et que ma vie ne fût évidemment en danger, je me dirigerais sur Liverpool, dans l’espoir de pouvoir rejoindre encore mes compagnons. Je n’ai fait que soupirer et penser à eux depuis ma maladie ».[3]

Enfin, le 24 novembre, on lui permet de rentrer en Belgique.

Il ne peut quitter Londres sans rapporter un cadeau à « ses petits amis ». C’est ainsi qu’il appelle ses neveux et nièces.

« Je voudrais, dit-il, pouvoir deviner leurs désirs, car

  1. L’abbé Jean Nerinckx avait, en 1815, succédé à Fabbé Carron comme directeur des œuvres catholiques de Somerstown.
  2. À François De Smet. — Londres, 14 nov. 1834.
  3. À Charles De Smet. — Londres, 23 nov. 1834.