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couvrant la nudité des murailles, parlaient aux missionnaires de la patrie lointaine, et rappelaient aux fidèles les touchants mystères de Jésus et de sa Mère.

Chez les Indiens, on obtenait de consolants résultats. Rome avait accueilli favorablement le vœu, émis par les évêques américains, de confier aux Jésuites l’apostolat des sauvages. Les Pères du Missouri devaient, les premiers, répondre à la confiance des chefs de l’Église.

Le Congrès de l’Union américaine venait de décider la création, sur les rives de l’Arkansas, d’un territoire exclusivement indien, où seraient réunies, sous la surveillance du gouvernement, les tribus indigènes éparses dans les États. Alors avait commencé une série de migrations, volontaires ou forcées, rassemblant à l’ouest du Missouri près de 200 000 Indiens.

C’est à eux que le P. Van Quickenborne venait de consacrer ses dernières forces et ses derniers labeurs.

Depuis six ans, il avait cessé d’être supérieur. Libre enfin de se donner tout entier à une œuvre qui avait été le rêve de sa vie, il avait apporté à l’évangélisation des Indiens toute l’énergie de son ardente nature. Pour atteindre des tribus errantes, et souvent en guerre les unes contre les autres, il avait enduré des fatigues inouïes et affronté des dangers sans nombre. Plus d’une fois, il n’avait dû son salut qu’à une intervention visible de la Providence.[1].

  1. Cf. The Woodstock Letters, t. xxiv, p. 37 ; t. xxv, p. 357. « Dans les premières excursions que firent les PP. Van Quickenborne et Christian Hoecken, ils s’égarèrent des journées entières, parcourant dans tous les sens ces immenses prairies, ne sachant de quel côté se diriger. Ces vastes plaines ressemblent en cela à la mer, que, quand on promène les yeux au-dessus de la terre, de tous côtés on ne voit que ciel et verdure ; l’herbe y croît à plusieurs pieds de haut, à embarrasser le cheval