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âme à leurs intérêts, les Indiens ont vite choisi.[1] Ils refusent les offres les plus alléchantes[2], et viennent, de différents côtés, demander une robe-noire pour les conduire au ciel.

Un jour arrivent trois chefs des Pawnees-Loups, priant les Jésuites d’aller visiter leur tribu. Ils remarquent que les Pères font le signe de la croix avant et après leur repas ; de retour chez eux, ils font adopter cette pratique à tous les Indiens du village. Puis ce sont deux chefs des Omahas, avec quarante guerriers, qui, après avoir congédié leur dominé, viennent exécuter devant les missionnaires la danse de l’amitié.[3] Le P. De Smet bénit Dieu du succès de ses travaux, et remercie ses supérieurs de l’avoir choisi pour cette mission : « Nous rencontrons nécessairement dans ces pays éloignés de nombreuses privations. Mais le Seigneur ne se

  1. « Depuis cinq ans que le ministre protestant est ici [chez les Otoes], il n’a pas encore baptisé une seule personne. La plupart des apôtres du protestantisme, dont le territoire indien est inondé, n’en font pas davantage ». (Lettre du P. De Smet au P.Verhaegen. — juin 1838).
  2. « Les ministres protestants donnent de l’argent aux chefs pour venir faire les interprètes dans leurs temples. Il y en a qui donnent jusqu’à 200 écus, quatre bœufs, etc. » (Lettre du P. Helias d’Huddeghem à sa famille. — Saint-Louis, 29 juin 1837).
  3. Tous nous ont manifesté la plus grande affection, et nous ont invités à fumer le calumet avec eux. J’ai montré notre chapelle aux deux chefs. Ils ont paru prendre un vif intérêt à l’explication du crucifix et des images représentant la Passion de Notre-Seigneur. Ils m’ont instamment prié d’aller baptiser leurs enfants, et m’ont fait présent d’une belle peau de castor pour me servir de sac à tabac. En retour, je leur ai donné quelques chapelets pour leurs enfants, et, pour chacun d’eux, une belle croix en cuivre. Ils ont reçu ces objets avec grande reconnaissance, les ont baisés respectueusement, puis les ont attachés à leur cou. En partant, ils m’ont embrassé de la manière la plus cordiale >>. (Lettre au T. R. P.  Général. — ler déc. 1838).