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LE PÈRE DE SMET



CHAPITRE I

L’ENFANCE ET LA JEUNESSE.
DÉPART POUR L’AMÉRIQUE


1801-1821


On a beaucoup vanté le charme pénétrant des vieilles villes flamandes.

Sans présenter le même intérêt que « Bruges-la-Morte », Termonde a ses aspects pittoresques, et plus d’une légende héroïque fleurit ses annales.

Située au confluent de la Dendre et de l’Escaut, au milieu de polders submersibles, Termonde offrait pour la défense militaire des avantages exceptionnels. Fortifiée dès le commencement du XIVe siècle, elle soutint plusieurs sièges contre les Anglais, les Espagnols et les Français. En 1667, elle força à la retraite une armée que commandait Louis XIV en personne[1].

  1. Au milieu de la nuit, tandis que le roi célèbre d’avance son triomphe, les assiégés percent, à trois endroits, les digues de l’Escaut, et ouvrent toutes les écluses de la Dendre. Aussitôt, les flots se précipitent dans la campagne, et envahissent le camp des Français. Louis XIV, averti à temps, par un meunier, s’enfuit en s’écriant : « Ville maudite, que n’ai-je pour te prendre une armée de canards » ! (Chronijken van Vlaanderen, t. IV, p. 737).