Page:Pere De Smet.djvu/147

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blaient en rien à ceux dont leur avaient parlé les Iroquois. Ils étaient mariés, n’avaient pas de robes noires, ne portaient pas de crucifix, et ne récitaient pas la grande prière (la messe). Ce n’étaient pas les maîtres qu’ils attendaient.

Comprenant qu’il était inutile de s’attarder, les méthodistes allèrent s’établir dans l’Orégon. Une autre tentative faite, l’année suivante, par l’Association Américaine des Missions Étrangères, ne fut pas plus heureuse.

Cependant les Têtes-Plates, n’espérant plus revoir leurs frères partis depuis quatre ans, résolurent d’envoyer à Saint-Louis une seconde députation. Cette fois, c’était Ignace lui-même qui s’offrait.

Prenant avec lui ses deux fils, qu’il désirait faire baptiser, il quitta les Montagnes pendant l’été de 1835, et, au prix d’incroyables fatigues, atteignit Saint-Louis au commencement de décembre.

Ayant, dans son enfance, appris le français, il put facilement exposer le but de son voyage. Un jésuite belge, le P. Hélias d’Huddeghem, entendit sa confession, et prépara ses fils au baptême.

Depuis longtemps, les Pères de Saint-Louis songeaient à établir une mission de l’autre côté des Montagnes ; mais ils suffisaient à peine aux besoins du collège, et le P. Général n’osait permettre une nouvelle fondation.

Cependant Ignace ne cessait de demander un prêtre, au nom des tribus dont il était le délégué. « Je le consolai de mon mieux, écrit le P. Hélias, l’assurant que « notre chef noir » de Rome pourvoirait le plus tôt possible aux besoins de sa peuplade, et que, si j’en obtenais la permis-