Page:Pere De Smet.djvu/148

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sion, je m’empresserais de me rendre aux Montagnes ».[1] De son côté, Mgr Rosati promit d’envoyer des missionnaires, et Ignace, tout réconforté par cet espoir, regagna son pays.

Dix-huit mois s’écoulèrent ; rien n’annonçait encore l’arrivée des robes-noires.

Pendant l’été de 1837, une troisième députation prit la route de Saint-Louis. Elle comprenait trois Têtes-Plates, un Nez-Percé, et avait toujours pour chef le Vieil Ignace.

Comme ils traversaient le pays des Sioux, ils rencontrèrent un corps de guerriers, fort d’environ 300 hommes. Ignace portant l’habit des Européens, les ennemis crurent qu’il faisait partie d’une caravane de Blancs qui retournait à Saint-Louis. Ils voulaient l’épargner ; mais l’héroïque vieillard refusa d’être séparé de ses compagnons.

Se sentant perdus, les Têtes-Plates voulurent du moins sauver l’honneur de leur tribu. Quinze Sioux restèrent sur le terrain. Enfin, écrasés par le nombre, les voyageurs tombèrent, offrant à Dieu leur vie pour le salut de leurs frères.

À cette accablante nouvelle, les pauvres Indiens purent se demander s’ils obtiendraient jamais un prêtre catholique. Ils décidèrent néanmoins d’envoyer à Saint-Louis une quatrième députation. Deux Iroquois, parlant le français, se présentèrent. L’un s’appelait Pierre Gaucher, l’autre, le Jeune Ignace.

Ils partirent en 1839, et se joignirent à un groupe de marchands qui faisaient le même voyage. Vers la mi-septembre, ils arrivèrent à Council Bluffs,

  1. À Mme Hélias d’Huddeghem, 4 juillet 1836.