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Dès qu’il apprit la promesse faite aux Têtes-Plates, le P. De Smet s’offrit pour aller aux Montagnes. Les supérieurs, le voyant à peine remis des suites de son récent voyage, hésitèrent quelque temps, puis, finalement, cédèrent à ses instances.[1]

Il ne s’agissait point encore de se fixer définitivement chez la tribu, mais simplement d’étudier le pays en vue d’une fondation. Toutefois, le missionnaire ne se faisait pas illusion sur les difficultés de l’entreprise. « C’est un voyage plein de dangers, écrivait-il à son frère ; mais j’espère que le Seigneur, en qui je mets toute ma confiance, me guidera. C’est pour sa plus grande gloire que je l’entreprends. Il s’agit du salut de toute une nation. Priez pour moi ; mais surtout, faites dire chaque jour quelque prière au petit Charles : talium est regnum cœlorum, leur innocence les rend amis de Dieu ».[2]

Les supérieurs avaient l’intention de lui donner un compagnon, mais on ne parvint pas à réunir la somme nécessaire. Il fut décidé qu’il partirait seul avec le Jeune Ignace.

Il quitta Saint-Louis le 27 mars 1840.

Quelques jours plus tard, il était à Westport,[3] ville frontière du Missouri, et rendez-vous des marchands

  1. « Il a manifesté, écrivait le P. Verhaegen, un si vif empressement et un zèle si ardent pour cette œuvre ; il possède d’ailleurs des qualités si remarquables, qu’il nous était presque impossible de faire un autre choix… Sa prudence et son habileté ne nous laissent aucun doute sur l’heureux succès de son voyage ». (À Fr. De Smet. — Saint-Louis, 24 avril 1840).
  2. À Fr. De Smet. — Saint-Louis, 16 mars 1840.
  3. Aujourd’hui Kansas City.