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l’Escaut[1], une vaste maison qui est encore debout.

Grâce à sa persévérante activité et à son habileté en affaires, il réalisa une fortune qui lui permit d’établir honorablement sa nombreuse famille.

La probité de l’armateur était proverbiale ; on l’appelait volontiers « l’honnête De Smet ». Il savait même, à l’occasion, par délicatesse ou par charité, sacrifier des sommes considérables. C’est ainsi qu’à la suite de sérieuses pertes d’argent éprouvées par quelques-uns des siens, il n’hésita pas à intervenir, à deux reprises, pour sauver l’honneur de son nom.

Lorsque, en 1792, Dumouriez invita les Belges à choisir dans chaque commune des représentants provisoires, Josse De Smet fut un des dix-huit bourgeois élus par la ville de Termonde.

Aux termes de la déclaration du général, les représentants provisoires devaient assurer le service public et défendre les intérêts de leurs concitoyens, en attendant une Constitution définitive qui remplacerait le régime autrichien. La République s’interdisait d’ailleurs toute intervention dans la forme de gouvernement qu’il plairait aux Belges de choisir[2].

On sait comment le décret du 15 décembre mit à néant les espérances fondées sur la modération et le désintéressement de Dumouriez[3]. De l’aveu même

  1. La rue de l’Escaut a été appelée récemment rue Franz Courtens.
  2. Cf. Manifeste du général Dumouriez au peuple de la Belgique, 3 novembre 1792.
  3. Ce décret, destiné à préparer l’annexion de la Belgique à la France, était dû à l’initiative du député Cambon. Après avoir déclaré aux Belges « qu’elle leur apportait paix, secours, fraternité, liberté et égalité », la Convention les mettait en tutelle et les traitait en parias. Cf. Namèche, Cours d’histoire nationale, t. XXVII, p. 327 et suiv.