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Effrayés, les Sioux le conjurent de leur servir encore une fois d’interprète, et d’assurer les Potowatomies qu’ils sont résolus à enterrer pour toujours la hache de guerre. Heureux de pouvoir porter à ses néophytes un message de paix, le P. De Smet veut partir sans tarder. Son cheval est épuisé de fatigue ; il s’embarque sur un canot en compagnie d’un métis iroquois.

On était à la mi-novembre. Bientôt, le Missouri se couvrit de glaçons qui, à chaque instant, jetaient le frêle esquif contre les chicots. Cinq fois, les voyageurs furent sur le point de périr. Ils passaient la nuit sur des bancs de sable, et n’avaient pour nourriture que des patates gelées et un peu de viande fraîche.

Enfin, après dix jours de navigation, on atteignit Council Bluffs. La nuit suivante, le fleuve se ferma.

Les PP. Verreydt et Hoecken étaient les deux premiers prêtres que rencontrait le P. De Smet depuis son départ de Saint-Louis. « Vous concevrez sans peine, écrit-il, la joie que j’éprouvai, en me retrouvant sain et sauf au milieu de mes frères, après un voyage de 2 000 lieues, à travers les plus grands dangers et parmi les nations les plus barbares ».

Au nom des Sioux, il assura une paix nouvelle à ses chers Potowatomies. Il ne pouvait se séparer d’eux. Ce fut seulement au bout de trois semaines qu’il continua sa route, pour arriver à Saint-Louis la veille du nouvel an. Son voyage avait duré neuf mois.[1]

  1. Il est probable que Jean-Baptiste de Velder accompagna jusqu’à Saint-Louis le P. De Smet. Dès lors, son nom ne paraît plus dans les relations du missionnaire.