Page:Pere De Smet.djvu/190

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des rayons de lumière qui venaient vers moi. Quand j’ai vu cela, d’abord, j’ai eu peur ; ensuite, je n’ai plus eu peur. Mon cœur était chaud, mon esprit était clair, et, je ne sais comment cela s’est fait, tout d’un coup, j’ai su mes prières.

» L’enfant termina son récit en disant que, plusieurs fois, la même personne lui était apparue pendant qu’il dormait, et qu’une fois elle lui avait dit qu’il lui était agréable que le premier village des Têtes-Plates s’appelât Sainte-Marie.

» Il n’avait jamais vu ni entendu raconter rien de semblable. Il ne savait même pas si la personne qu’il avait vue était un homme ou une femme, parce que la forme des habits qu’elle portait lui était inconnue. Plusieurs personnes, l’ayant interrogé, l’ont trouvé invariable dans ses réponses. Il continue d’être, par sa conduite, l’ange de la tribu ».[1]

On devine avec quel sentiment de reconnaissante allégresse le P. De Smet écrivait à son provincial, à la date du 30 décembre : « Toute la nation tête-plate convertie ; plusieurs Kalispels, Nez-Percés, Cœurs-d’Alène, Serpents, Kootenais, baptisés ; d’autres tribus encore qui nous tendent les bras… tout un vaste pays qui n’attend que l’arrivée des missionnaires pour se ranger sous l’étendard de Jésus-Christ — voilà, mon Révérend Père, le bouquet que nous vous offrons à la fin de 1841 ».

  1. Lettre au T. R. P. Général. — 15 août 1842.
    Le P. Point rapporte le même fait en termes presque identiques. — Recollections of the Rocky Mountains, dans les Woodstock Letters, 1883, p. 140.