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Rollier, leur beau-frère[1], et pour marraine leur belle-sœur, Colette De Saegher.

L’enfance de Pierre-Jean s’écoula tout entière sous l’œil de son père et de Marie Buydens. Celui qui devait gagner à Jésus-Christ des peuples entiers eut le bonheur de grandir dans une atmosphère de foi ardente, que venait d’aviver encore la persécution révolutionnaire. « Les leçons de piété qu’on m’a données lorsque j’étais enfant, écrira-t-il plus tard, ont été la semence du désir que j’ai conçu et exécuté avec la grâce de Dieu, de me livrer sans réserve à son service »[2].

L’armateur possédait d’ailleurs, à un rare degré, les qualités de chef de famille. Son portrait, conservé chez les siens, lui donne des traits singulièrement énergiques, voire un peu rudes[3]. Il paraît qu’en effet chez lui l’exercice de l’autorité n’allait pas sans quelque rigueur. Mais cette sévérité, inséparable de toute forte éducation, n’avait rien d’excessif ni d’arbitraire. On savait que, si la main était ferme, le cœur était excellent. Aussi lui témoignait-on une sorte de respect religieux. Ses décisions étaient admises sans discussion et scrupuleusement obéies. Celui dont nous racontons la vie devait faire de lui ce bel éloge « qu’il semblait avoir pris Dieu même pour modèle dans l’éducation de ses enfants »[4].

Le caractère de Marie Buydens nous est moins connu. Dans la maison de l’armateur, elle sut garder sa part

  1. J.-B. Rollier était le cousin d’Emmanuel-Benoît Rollier, qui venait d’exercer avec éclat un commandement dans l’insurrection des paysans flamands. Cf. Aug. Orts, La Guerre des Paysans, p. 117.
  2. À sa sœur Rosalie. — Florissant, 10 février 1828.
  3. Ce portrait est aujourd’hui la propriété de M.  Paul De Smet, juge au tribunal de 1re instance, à Gand.
  4. Lettre à sa famille. — Amsterdam, 2 août 1821.