Page:Pere De Smet.djvu/206

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en terre, produiraient au centuple ; personne n’y pouvait croire.

Le printemps venu, les Têtes-Plates restaient, des jours entiers, penchés sur la palissade, pour voir si ce qu’on leur avait dit allait se réaliser. Dès que les brins de blé commencèrent à sortir de terre, ce furent des transports de joie. Bientôt, sur les frêles tiges, se formèrent les épis. Quand vint l’été, l’enclos offrait l’aspect d’une vaste corbeille, d’où débordait la moisson jaunissante.

La récolte fut partagée entre les Indiens, qui purent dès lors apprécier les avantages de la culture. De plus, les missionnaires prirent occasion de ce fait pour leur exposer le mystère de la résurrection des corps.

Au printemps de 1842, il fallait à la mission de nouveaux approvisionnements. Ne pouvant, cette fois, en obtenir du fort Colville, le P. De Smet se mit en route pour le fort Vancouver, à 1 000 milles environ à l’ouest de Sainte-Marie, près de l’embouchure du Columbia.

Son voyage devait avoir, pour l’avenir religieux de l’Orégon, un résultat qu’il était alors loin de soupçonner.

Parti le 13 avril, il revoit en passant les Kalispels, qu’il affermit dans leurs bonnes dispositions. Plus loin, il rencontre un camp de Kootenais. Ceux-ci n’ont encore jamais vu de prêtre ; mais un Iroquois qui, depuis trente ans, vit au milieu d’eux, leur a appris les principaux articles de la religion. Le P. De Smet baptise les petits enfants, ainsi que les adultes les mieux instruits. Après avoir traversé les montagnes de la Racine-Amère, il entre dans la pays des Cœurs-d’Alène