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Ce fut à Saint-Paul, sur le Willamette, qu’il rencontra les missionnaires canadiens.[1].

On arrêta le plan d’évangélisation du pays. Le P. De Smet admit la nécessité d’un établissement important dans la partie occidentale de l’Orégon, où la civilisation commençait à s’étendre. Il serait ensuite plus facile au catholicisme de pénétrer dans les Montagnes. Malheureusement, les hommes, aussi bien que les ressources, faisaient défaut. Les Pères venus de Saint-Louis suffisaient à peine aux besoins des nouveaux convertis. D’ailleurs, cette immense région réclamait, non pas un, mais plusieurs missionnaires, et, de plus, un certain nombre de religieuses pour l’éducation chrétienne des enfants. Le P. De Smet se chargeait d’aller lui-même plaider auprès de ses supérieurs la cause de l’Orégon. S’il n’obtenait pas à Saint-Louis les secours nécessaires, il était prêt à aller les chercher en Europe.

Après quelques jours, on se sépara. Notre missionnaire avait hâte de rapporter à Sainte-Marie les vivres, les outils, les vêtements qu’il avait achetés au fort. Le 27 juillet, il était de retour.

Les Têtes-Plates venaient de partir pour la chasse d’été. Le P. Point les accompagnait ; le P. Mengarini gardait le camp, avec les vieillards et les enfants. Sans tarder, le P. De Smet va rejoindre les chasseurs.

Le 15 août, il célèbre la messe dans une belle plaine arrosée par le Madison. « Je voulais, dit-il, rendre grâce à

  1. À peine l’humble religieux fut-il en présence du vicaire général, qu’il se jeta à ses pieds, demandant sa bénédiction. De son côté, M. Blanchet n’eut pas plus tôt aperçu le P. De Smet, que lui aussi tomba à genoux, sollicitant la même faveur. Témoin de cette touchante scène, M. Demers aimait plus tard à la rappeler