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endroit des réductions nouvelles, repartant dès qu’il en a jeté les bases et peut en abandonner à d’autres la direction.

Tandis que les Pères, nouvellement arrivés d’Europe, étudient la langue des sauvages et s’occupent des chrétiens du Willamette, notre missionnaire part pour les Montagnes, avec l’intention de passer l’hiver chez les Têtes-Plates.

Le 6 novembre, il entre dans la vallée des Kalispels. où le P. Adrien Hoecken poursuit l’œuvre commencée par lui pendant l’automne de 1841.

« Je fus, dit-il, reçu dans le camp au son des cloches, et salué par des décharges de mousqueterie… Les détails que me donna le jeune missionnaire prouvent ce que peut la grâce sur un peuple qui cherche sincèrement la vérité.

— Nous sommes pauvres d’esprit, lui avaient dit les sauvages ; mais, à défaut d’intelligence, nous avons de la docilité. À présent que nous possédons une robe-noire, nous écouterons, nous suivrons sa parole ; tout ce qu’elle ordonnera sera exécuté sans délai ».[1]

Le vieux chef, Loyola, secondait énergiquement l’action du missionnaire.

— Tant qu’il me restera un souffle de vie, répétait-il, il faudra que chacun marche droit.

L’union fraternelle, le respect mutuel, faisaient songer à ces temps heureux où, dit l’Écriture, tous les chrétiens n’avaient qu’un cœur et qu’une âme.

Mais déjà l’hiver approche : il faut se hâter de gagner Sainte-Marie. Au moment de quitter les Kalispels, le P. De Smet

  1. Lettre à Mme Parmentier, de Brooklyn. — Mission S. Ignace, 25 juillet 1846.