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voit arriver une députation des Cœurs-d’Alêne, qui le prie instamment de visiter leur tribu. Comment refuser de les satisfaire ? Il accepte, avec l’espoir de pouvoir ensuite franchir les montagnes de la Racine-Amère.

Depuis deux ans, le P. Point résidait chez les Cœurs-d’Alêne. Arrivé le premier vendredi de novembre, il avait mis la mission sous le patronage du Sacré-Cœur.

« Dés ce moment, écrit-il, l’esprit chrétien anima tous les habitants de cette heureuse vallée. Les assemblées nocturnes, les cérémonies sacrilèges, les apparitions diaboliques, si fréquentes auparavant, disparurent tout à fait. Le jeu qui, jusque là, occupait en grande partie la journée des sauvages, fut abandonné. Le mariage qui, depuis des siècles, ne connaissait ni unité, ni indissolubilité, fut ramené à sa première institution. Enfin, depuis Noël jusqu’à la Purification, le feu du missionnaire fut alimenté avec ce qui restait de l’ancienne sorcellerie ».[1]

En arrivant, le Père avait tracé le plan du village. Aussitôt les sauvages d’abattre des arbres, de creuser des bassins, d’ouvrir des routes, d’ensemencer les terres. Au centre de la réduction, l’église s’était élevée, et les fêtes chrétiennes avaient mis sous les yeux des nouveaux convertis ce que la religion a de plus solennel et de plus touchant.

Au bout d’un an, le P. Joset était venu partager les travaux du P. Point. Ce nouveau missionnaire, originaire de la Suisse, devait, pendant de longues années, exercer dans les Montagnes un fécond apostolat.[2]

  1. Lettre à un Père de la Compagnie de Jésus, citée par le P. De Smet : Missions de l’Orégon, p. 240 et suiv.
  2. On trouvera une notice sur le P. Joset dans les Woodstock Letters, novembre 1901, p. 207.