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accru ; il s’élève à plus de quatre cents. Déjà ceux-ci ont bâti plusieurs maisons en bois, préparé les matériaux pour la construction d’une église, enclos un vaste terrain destiné à la culture. Tous manient avec entrain la hache et la charrue ; tous semblent décidés à échanger la vie nomade contre les habitudes des colons.

Désormais, l’avenir de la réduction est assuré. Le moment est venu d’aborder de nouvelles peuplades, et de porter encore plus loin l’Évangile.

Trois ans auparavant, le P. De Smet avait rencontré, près du fort Colville, des sauvages avides de connaître le Grand-Esprit. Sa première visite devait être pour eux. Quelques Kalispels l’accompagnèrent, en qualité de chantres et de catéchistes.

« Près des chutes du Columbia, écrit-il, huit ou neuf cents Indiens : Chaudières, Okinaganes, Sinpoils et Zingomènes, se trouvaient réunis pour la pêche au saumon. Sur un rocher qui domine la rivière, j’élevai ma pauvre chapelle en jonc. Autour d’elle se pressaient les huttes sauvages, comme la jeune couvée se réfugiant sous les ailes de sa mère.

» Jamais peuple ne fut plus affamé de la divine parole. Pour répondre à de si heureuses dispositions, je fis plusieurs instructions, que chacun suivit avec une attention soutenue.

» J’avais choisi la fête de saint Ignace pour la clôture des exercices religieux. Plus de cent enfants me furent présentés pour le baptême, ainsi que onze vieillards, dont plusieurs, portés sur des peaux de buffle, sem-